lundi 28 février 2011

Ollier, dégage!!!

J'ai reçu ce texte de mon ami Nidam Amdi, un ancien
de Libération et un grand connaisseur de la culture méditerranéenne

Patrick Ollier, l'ami de Khadafi est toujours là
Il est très fort le mari de MAM. Il a réussi à garder son poste de ministre
porte-parole au Parlement, alors que les tunisiens ont réussi à faire partir des
ministres, puis Ghannouchi. En France personne ne crie "Ollier dégage". Sur son
site web il a même le culot de mettre en ligne l'émission où il justifie sa
relation avec le monstre lybien.
http://www.patrick-ollier.com/
Il parle des enfants de victimes de Lokarbiet et des infirmères bulgares pour
justifier sa présence régulière sous la tente du chef de la tribu Khadaif. Pour
Ollier, le peuple lybien n'exsite pas. A aucun moment il n'a eu une pensé pour
eux. Ollier est content d'avoir offert à Khadafi "Lesprit des lois" de
Montesquieu, mais il n'est pas certain que le dictateur a compris quelque chose.
Il nous reste devant le blasphème porté à un tel philosophe français qui a
marqué le monde arabe, de proposer à Patrick Ollier de lire le témoignage
suivant, celui des berbères persécutés en Lybie:
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/02/18/libye-mes-fils-en-prison-pour-leur-attachement-a-la-culture-berbere_1481847_3212.html

 Sans oublier le chanteur amazigh lybien Abdallah Ashini, en prison pour avoir
participer à un festival berbère au
Canarie.  http://www.youtube.com/watch?v=hoFVbwhxgtc
Dommage qu'il y a personne pour crier à Paris:
"Ollier dégage, Ollier dégage"

La Régente, en tète des ventes


A tunis, la régente de Carthage est devenue une espèce de référence pour les Tunisiens. On m' arrète dans la rue, on me prend en photo, on m'ivite au syndicat des journalistes, dans des fondations prestigieuses ou, pour une signature, dans les plus grandes librairies de Tunis. Toutes ces marques de sympathie sont évidemment excessives par rapport à ce qui reste un travail journalistique normal. Il fallait plus de courage pour rapporter et lire la Régente en Tunisie que pour l'écrire en France. Il n'empêche, dans l'esprit des Tunisiens, le bouquin a joué le role des télégrammes du départemetn d'Etat sur l'entourage quasi maffieux de l'ex Président: des déclics qu'autre chose était possible, qu'une fin de rêgne s'amorçait en 2009.
  
 Ce livre, coécrit avec Caherine graciet et avec l'aide de nos amis tunisiens, opposants, exilés ou simples citoyens, a été vendu déja à 5000 exemplaires à Tunis, ce qui est énorme dans un payx de onze millions d'habitants, dont une majorité de la population est arabophone. Diffusé également en cassettes ou sur le Net, l'ouvrage a eu un retentissement que je n'imaginais pas. "Nous ne savions pas", disent beaucoup de tunisiens. "Ce fut le signe aussi qu'ailleurs, des gens réalisaient ce que nous éétions en train de vivre", disent les plus avertis. 

dimanche 27 février 2011

La Tunisie tétanisée par l'Algérie et la Libye

De Paris, on ne se rend jamais bien compte que la Tunisie possède des frontières avec la Libye et l'Algérie. Ce petit pas de onze millions d'habitants, beaucoup moins armé que ses voisins, a toujours la crainte d'être manipulé, voire envahi, par ses deux voisins qui ne lui veulent pas que du bien.

L'Algérie d'abord. Bouteflika qui n'est pas un grand démocrate n'a cessé de dire du bien du régime de Ben Ali, sauf ces derniers mois. Après tout, des centaines d'entreprises tunisiennes s'étaient installées en Algérie, de peur de se voir pillées par les familles règnantes à Tunis. Une aubaine.

Il est clair que Boutef ne voit pas d'un bon oeil la Révolution tunisienne actuelle. Cela a donné des idées à certains quand le parti de Saadi, le RCD, demande son départ lors d'une manifestation. Les jours qui ont suivi le départ de Ben Ali, le pouvoir algérien s'inquiétait; des troupes algériennes se massaient à la frontière Au cas où...
Bonne nouvelle, le nouveau Premier ministre, excellent ministre des Affaires Etrangères de Bourguiba dans les années 80, est au mieux avec les autorités algériennes. Il peut calmer le jeu avec Boutegflika et le rassurer.

La Libye ensuite...Depuis le début de la Révolution tunisienne, beaucoup étaient inquiets du voisin libyen Le séjour que Leila a effectué à Tripoli chez son ami Khadafi a semé la panique. Le sanguinaire colonel allait chercher à soutenir la Régente dans ses tentatives de déstabilisation. Cette peur semblait excessive il y a encore un mois à nous français qui prenions Khadafi plus pour un allumé qu'un MachiaveL

Compte tenu de sa tragique fin de rêgne, les Tunisiens avaient  raison de s'inquiéter. reste que le retour massif de dizaines de tunisiens travaillant en Libye n'est pas un atout pour le redécollage économique de la Tunisie, la priorité numéro un. 

Sans touristes et sans les économies des expatriés, dans un pays où le grand syndicat l'UGTT, travaillé par des courants contraires, fait souvent désormais dans la surenchère salariale, la situation sociale est très fragile. Il fallait voir, à quelques pas de la désormais célèbre avenue Bourguiba,  le patron du charmant restaurant "l'Orient", entre deux jets de lacrymo ce week end, se lamenter sur l'écroulement de ses recettes. Avec des proches, il mesurait l'encablure de sa porte pour poser rapidement des grilles. "Les désordres, disait il, risquent bien de durer. Comment je fais vivre mes 15 salariés?". 

Dommage que feu Raymond Barre, grand économiste et ex Premier ministre français, n'ait plus ses habitudes à "l'Orient", comme ce fut le cas longtemps lorsqu'il enseignait à Tunis. Ses conseils toujours pertinents et ses leçons d'économie politique, dont on se souvient, auraient été précieux...et gratuits, n'est ce pas monsieur Karoui. 

Le retour des bourguibistes?

Ce soir dimanche et alors que les heurts violents se poursuivent entre les manifestants qui demandent un vrai changement et les forces de l'ordre, formées à l'école benaliste, la premier ministre Ghannouchi a démissionné. Et pour le remplacer, le pouvoir tunisien- est ce l'armée? Ou le président intérimaire et fantomatique? - n'a rien trouvé de mieux que de nommer un vieux cheval de retour bourguibiaste, agé de 86 ou 87 ans, Beji Caied Essebssi.
L'homme qui a fait l'essentiels de sa carrière dans les années...1970 est bien sous tous rapports. Honnète, compétent, nationaliste tunisien, il a été tour à tour ministre de l'Intérieur, de la défense et des Affaires étrangères sous Bourguiba. 
Au mieux avec la garde rapprochée de Ben Ali en début du rêgne, le Premier ministre tunisien est nommé en 1987 président de l'Assemblée Nationale, alors que tout le monde croit à Tunis à une Révolution du Jasmin , conduite par un Ben Ali qui se la joue libéral et démocrate. 
Pas de chance,  le régime dérape vers des excès sécuritaires, et notre enturbanné est de plus en plus mal avec le Palais de Carthage. On ne l'invite plus, et ses enfants qui possèdent une supérette font l'objet des tracassseries habituelles du régime pour tous ceux qui ne sont pas dans la ligne; Ils n'ont plus le droit de vendre de l'alcool.
Honnète, le nouveaau premeirministre l'est. Est ce suffisant? Ce soir dimanche, des manifestants pacifiques autour de la casbah ou plus remontés avenue Bourguiba appelaient à une rupture plus nette avec l'ancien régime:
Une certitude, avec le départ du premier ministre Ghannouuchi, c'est une fois de plus la France qui a perdu en misant sur le mauvais cheval . En effet, Ghannouchi était conseillé par Hakim El Karaoui, employé par la banque d'affaires Rothschild, et qu fut la plume de Raffarin, grand ami de la Tunisie de Ben Ali, avant de conseiller Ben Ali dans les dernières heures de son rêgne, comme Mediapart l'avait révélé.

Dans un premier temps, j'avais trouvé la charge de mes collègues de Mediapart un peu excessive et non justifiée. JE M'ETAIS TROMPE.

L'auteur de ce blog avait eu tendance, dans un des premiers écrits, à ne pas mettre en cause Hakim El Karoui, esprit brillant, et qui était effectivement à la manoeuvre dans un certain nombre de montages financiers avec les clans entourant la Présidence. Après tout, nos financiers, pouvait-on penser, doivent travailler avec tout le monde à travers la planète pour ramener des contrats et des emplois en France.

Mais j'avais sous estimé le role politique particulièrement pervers joué, après le départ de Ben Ali et le début de la révolution tunisienne, par cet homme de réseaux qu'est Hakim El Karoui. Ce dernier, qui a servi tout à tour Raffarin, Ségolène Royal et combien d'autres politiques,  a cherché de la pire des façons à devenir l'homme de l'ombre de la transition démocratique, en conseillant le Premier ministre du moment, Mohamed Ghannouchi,  alors qu'il aurait du passer son tour et se faire discret. Le banquier est devenu un chef de clan, cherchant non à servir la Tunisie mais  préserver les intérêts de ses clients, notamment Marouan Mabrouk, un des gendres du Président et partenaire d'Orange en Tunisie.. 

Après avoir essayé de maintenir Ben Ali au pouvoir jusqu’au dernier jour en accusant le clan de Leila Trabelsi de tout les maux, ce clan dirigé par monsieur Marouan Mabrouk et son frère Ismael, a utilisé le lobby YML (Young Mediterranean Leaders)) crée par monsieur Hakim El Karoui et financé par le Groupe Mabrouk pour former le gouvernement de transition. 

N’ayant pas réussi à maintenir le noyau dure des anciens ministres RCD dans la première version du gouvernement, ils y ont introduit leurs hommes présentés comme des personnes issus de la société civile mais qui sont tous à leur service : Monsieur Mehdi HOUAS ministre du commerce et du Tourisme, patron de TALAN fournisseur de ORANGE et de la GAT, monsieur Yassine Brahim ministre de l’équipement, président de SUNGARD fournisseur de la BIAT, monsieur ministre Said AIDI de l’emploi président de HR fournisseur de la BIAT, de la GAT , de Géant et d’ORANGE pour le recrutement et monsieuir Jalloul AYED, ministre des Finance, viré du groupe BMCE et devant rejoindre le groupe Mabrouk pour la partie finance.

La fin du premier ministre Ghannouchi, dimanche soir, sonne l'hallali d'El Karoui. Et tant mieux, pour l'image de la France, flétrie par ce Rastignac franco tunisien saisi par l'ambition du pouvoir!!!!

Jours peu tranquilles à Tunis

Trois morts et douze blessés pour la seule journée d'hier, tel est le bilan du Ministère de l'Intérieur tunisien. Sans même parler de l'étrange suicide d'un officier, qui pourrait bien être un assassinat. 

Ce matin dimanche, l'avenue Bourguiba, où des casseurs ont à nouveau sévi dans la nuit sans que la police n'intervienne vraiment, est fermé aux voitures, mais aussi aux passants. Le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, conspué par 100000 manifestants vendredi, est muré dans son silence. Il semblerait qu'il ne réside même plus au Premier Ministère, mais au Palais de Carthage, sécurité oblige. 

Pour avoir assisté aux heurts, dimanche après midi, je peux dire que notre regrettée ministre, Mam, qui avait proposé l'aide de la France en matière de maintien de l'ordre, aurait eu quelques difficultés à mettre cette proposition en pratique. On voit en effet des supplétifs de la police, jeunes et en tennis, armés de longues lattes de bois, frapper méthodiquement et violemment, les jeunes manifestants et les traquer dans les halls d'immeuble. Pour peu qu'un portable soit aperçu, et immédiatement les nervis le fracassent, de peur des photos. Saluons au passage le courage d'une équipe d'Envoyé Spécial qui a filmé les heurts sans ciller..

Il est difficile de cerner exactement le profil de cette force d'appoint mal définie, qui n'a rien à voir avec les RG en civil qui en France, coursent les casseurs après les manifestations. Là, ils coursent et frappent les manifestants, avant tout jet de pierres de ces derniers. C'est l' application du principe de précaution au Royaume de Ben Ali-Ubu.  

Apparemment, Ben Ali le sécuritaire avait multiplié les statuts dans la police, créant des milices parallèles, qui ne dépendaient que du fameux général Seriati, qui a tenté de semer le trouble dans Tunis après le départ du Président déchu. Cela fait penser au célèbre Service d'Action Civique de Charles Pasqua, grand ami du régime: des nervis qui ont prospéré à l'ombre de l'Etat tunisien protecteur, ceux là même 

Le week end avait pourtant bien commencé, vendredi, par la visite guidée de bien belles ruines à Carthage: celles du Palais d'Imed Trabelsi, une espèce de bloc de béton illégalement construit sur cinq niveaux face aux superbes restes du site antique. "Vous la connaissez ma tante". C'est ainsi qu'Imed, le neveu préféré de Leila Trabelsi, se présentait à ses interlocuteurs. C'est lui qui devait être mis en examen par un juge d'Ajaccio, le 29 mai 2009,  pour le vol du yacht d'un banquier français et grand ami de Chirac, Bruno Roger. Il ne sera jamais jugé grâce aux complicités françaises. 

Par hasard, j'ai rencontré, la semaine dernière, un petit patron français que les Trabelsi avaient entièrement spolié avant de l'envoyer pour trois ans en prison sans jugement. Or ce dernier a partagé la même cellule que Naouffel, l'homme de mains d'Imed qui sera condamné à sa place dans l'affaire des yachts.  

Et bien, parait-il, lorsque le juge d'instruction d'Ajaccio avait obtenu l'autorisation tout de même de venir interroger Imed à Tunis, c'est Naouffel et non Imed qu'il verra. On lui fera croire qu'il s'agissait du neveu de la Présidente. Pendant ce temps là, Imed rachetait Bricorama dans des conditions totalement dérogatoires du droit commun et devenait le maire de La Goulette, charmante commune entre carthage et Tunis où vécut une grande partie de la communauté juive tunisienne et qui ne méritait pas cela

Un trou béant dans le grillage qui protège la propriété d'Imed m'a permis de pénétrer dans les lieux. Et dans d'immenses pièces magnifiques, donnant et sur la mer et sur les ruines, un spectacle de désolation: tout a été saccagé, le moindre morceau de marbre explosé. Ne restent au milieu des gravats que quelques notes d'hôtel du Lafayette à Paris, des magazines comme Jeune Afrique, journal bien en cour à l'époque qui vante désormais l'élan révolutionnaire tunisien dans des panneaux publicitaires au coeur de Tunis, et aussi Télé 7 jours, l'Equipe. 

Le saccage a été fait très vite après le 14 janvier, méthodique, afin de ne laisser aucune trace. Les fameux miliciens du RCD de Ben Ali ont bien travaillé. Je vais récupérer tout de même quelques photos du neveu préféré et voleur de yacht, bien gominé, au milieu de créatures appétissantes  et bien en chair. Sur d'autres clichés, on le découvre aussi, radieux, en train de piloter le yacht du banquier français. C'et lui qui, la bouille rondouillarde et le verbe peu distingué, déclarait lorsqu'il se trouvait aux commandes de son superbe jouet: "J'ai eu des ferrari, des limousines, mais même ma femme ne me fait pas bander comme ce bateau". Elégant!!!

Imed Trabelsi, le matelot, symbolisait mieux que quiconque la République bannanière qu'était devenue ces dernières années la Tunisie. 

samedi 26 février 2011

Samedi, situation toujours très tendue

Samedi en début d'après midi, des affrontement violents ont encore lieu au centre de Tunis. On découvre des hommes en civil, très jeunes, vètus de jeans et armés de lattes de bois, qui s'en prennent aux jeunes violemment, les recherchent jusques dans les immeubles ou les locaux des journaux et les frappent méthodiquement une fois à terre. "Fils de pute", "tu vas payer", "tu veux nous prendre en photo, tu vas voir". 
Tous les Tunisiens consultés, avocats, magistrats ou leaders de l'opposition, sont persuadés qu'il s'agit de miliciens de l'ex RCD, le parti au pouvoir depuis l'indépendance, qui a été officiellement dissous cette semaine.
Si cette hypothèse se confirmait, cela indiquer que la situation est particulièrment tendue aujourd'hui à Tunis. De bonne source, on m'indiquait au début de l'après midi que la situation créée vendredi et samedi par les heurts violents entre la population et la police inquiétait partiiculièrement l'armée, seule garante aujourd'hui du processus démocratique tunisien

Vendredi soir, de graves provocations policières à Tunis

Cinq jeunes tunisiens terrorisés planqués dans ma chambre d'hôtel

Vendredi peu après 20 heures, en larmes sous les grenades lacrymogènes, je rejoins en courant le hall de mon hôtel situé avenue Habib Bourguiba. Des jeunes filles sont allongées à même le sol, elles peinent à respirer. Plusieurs dizaines de manifestants de tous âges se pressent les uns contre les autres dans le hall étroit, le nez dans leurs mouchoirs.     

Par Ian Hamel

Plus de 100 000 manifestants ce "vendredi de la colère", et des slogans de plus en plus hostiles envers Mohamed Ghannouchi, le Premier ministre par intérim, et son gouvernement provisoire. Mais cette journée de mobilisation extrême s'est déroulée jusqu'à présent sans incident. Les forces de l'ordre jouent intelligemment la discrétion. Je quitte tranquillement la Kasbah vers 18 h 30 pour remonter l'avenue de France et l'avenue Habib Bourguiba. Brusquement, une foule reflue en sens inverse, au milieu des fumées de grenades lacrymogènes. Je suis violemment heurté par un quinquagénaire qui manque de tomber. Malgré sa frayeur, l'homme me murmure un mot d'excuse, avant de reprendre sa fuite. 

Par réflexe, je m'engouffre à mon tour dans la rue de Marseille. Puis je reviens vers l'avenue Habib Bourguiba. Du troisième étage de ma chambre d'hôtel, j'aurai un observatoire idéal sur le ministère de l'Intérieur. Mais il me faut un long moment pour progresser au milieu d'une foule désorientée, qui avance, recule, trébuche, piétine. Beaucoup de jeunes, enroulés dans un drapeau tunisien, courent et continuent de crier leur colère. Mais à ce moment-là, aucun ne jette de pierres. Est-ce des rafales d'armes automatiques que l'on entend ? Des balles ont bien été tirées, des manifestants m'en ont montrés.   

Au-dessus de nos têtes, un hélicoptère ne cesse de tournoyer. Pendant un long moment, je fais le va et vient entre mon hôtel et les manifestants. Beaucoup d'entre eux continuent à prendre des photographies. L'air devient de plus en plus irrespirable. Nous sommes en permanence inondés par les gazs lacrymogènes. Je décide de suivre les évènements depuis mon balcon. C'est à ce moment-là que les premiers morceaux de bois sont enflammés et que des manifestants descellent des pavés pour les jeter sur les forces de l'ordre.  

J'entends alors une cavalcade dans le couloir, cinq jeunes affolés - quatre garçons et une fille – frappent à ma porte et me demandent de les cacher. "Mais vous ne risquez rien dans un hôtel?" dis-je. "Si, la direction a appelé la police". Heureusement, j'ai deux lits dans ma chambre. Et pendant plusieurs heures, cinq gamins vont me faire face, souvent apeurés, notamment la jeune fille, qui tente désespérément d'avoir des nouvelles de son frère, qui participait également à ce " jour de colère".

S'agit-il de casseurs comme certains l'ont écrit, brisant tout sur leur passage? Je ne le pense pas. Très polis, ils n'ont cessé de s'excuser pour le dérangement qu'ils m'occasionnaient. "Si la police politique nous attrape, nous allons être tabassés, et passés des jours, des semaines, des mois en prison", m'assurent-ils. Pour eux, la révolution a été trahie et la dictature revient.   

Dehors, l'avenue Habib Bourguiba n'est plus occupée que par des cohortes d'hommes en noir, armés d'imposante matraque, encadrant des véhicules de police. Les derniers barrages continuent de se consumer. Deux des jeunes sortent de leurs poches des balles qu'ils ont ramassées dans la rue. "Il faut dire dans ton journal qu'ils confisquent la révolution", me dit l'un d'entre eux.             

On entend alors des pas dans le couloir. Nous arrêtons de parler. Il s'agit en fait d'employés de l'hôtel, supplétifs de la police, armés de bâtons, qui font la chasse aux manifestants dans l'établissement. "Voulez-vous passer la nuit dans ma chambre?". "Non monsieur, on ne veut pas te déranger trop longtemps", ont-ils répondu et ils se sont éclipsés discrètement vers 23 heures. Je n'ai pas l'impression qu'ils se soient fait attraper.  

Tôt ce matin, les commerçants de l'avenue Habib Bourguiba balayent les quelques vitrines brisées. Et malgré la pluie, les manifestants se sont massés devant le ministère de l'Intérieur, criant « Dégage », au gouvernement provisoire. « Retour en force de la… force », titre le quotidien Le Temps.  



   



vendredi 25 février 2011

Violents incidents avenue Bourguiba

" On ne reconnait plus notre Tunisie"? Ce matin samedi, un spectacle de désolation, avenue Bourguiban au centre de Tunis, où tout a été saccagé. Des casseurs? des provocateurs? Ou des jeunes en colère contre l'incapacité du pouvoir actuel à prendre simplement la parole? Une certitude, les forces de l'ordre n'ont pas fait dans le détail. Des jeunes se sont réfugiés, affolés, dans les chambres d' hôtels. La peur était revenue.

On sentait, hier, une grande fébrilité dans toute la ville. Dès le patin, des petits cortèges dans toute la ville clamaient des slogans hostiles au Premier Ministre Ghannouchi, qui fut si longtemps, trop longtemps le chaouch de Ben Ali. Puis, des milliers de manifestants convergaient au centre ville, se massant devant le ministère de l'Intérieur, symbole de tous les errements du Président déchu, comme on nomme ici Ben Ali. "Un nouveau 14 janvier", disaient certains. Le brusque départ de Ben Ali et la transition "constitutionnelle" qui fut improvisée ont frustré les Tunisiens de ces journées de liesse et de délivrance qui accompagnent les Révolutions.

Aujourd'hui samedi, une manifestation est prévue devant l'Ambassade de France, cernée de barbelés, comme celle de Libye. Le personnel diplomatique libyen participait, en début de semaine, aux manifestations contre Khadafi. A l'évidence, la France n'est pas la Libye. On doute fort que l'ambassadeur de France, pris pour cible par une grand partie de l'opinion tunisienne déçue par vingt cinq années de complaisance française,  soit dans la rue pour manifester contre le pouvoir français. 

La marge de manoeuvre de Boris Boillon, après le bouillon de la semaine dernière, devient extrêmement étroite face à une société qui l'a pris en grippe, pour de bonnes ( sa totale maladresse face à la presse tunisienne) ou de mauvaises raisons (sa responsabilité dans les errements passés qui est nulle).  La responsabilité du conseiller diplomatique élyséen, Jean David Levitte, qui est passé en force pour imposer Boris Boillon, dont le profil carré et les réparties brutales étaient plus en phase avec le pouvoir irakien qu'avec la bourgeoisie tunisoise, semble avoir agacé jusqu'à Nicolas Sarkozy. 

De toute façon, les amitiés de Levitte et de son épouse avec le coeur de l'ex pouvoir Benaliste ne sont pas aujourd'hui un atout pour la diplomatie française.  

Etrangement, MAM qui passe ses vacances dans le fief de l'ex ministre sanguinaire de l'Intérieur, reçue dans le salon d'honneur de Tabarka, par l'ancien gouverneur de Sidi Bouzid (voir le post plus bas) n'intéresse pas grand monde. Comme si elle était déja passée à la trappe de l'histoire tunisienne. 

Compte tenu des nouvelles venues de Paris, il semble bien en effet que MAM, plus proche de la porte que de l'augmentation, pourrait également disparaitre du paysage français.

A Tunis, on ne la regrettera pas.

Aux internautes anonymes, donc non crédibles

Je ne comprends pas comment Internet peut devenir un défouloir, où certains se permettent d'insulter l'auteur ce blog sans dévoiler leur identité.
A propos de la santé de Ben Ali, un accident vasculaire cérébral peut fort bien se traduire par un état semi comateux, puis dans un deuxième temps, par un certain état de conscience...sans qu'on puisse dire, dans un état aussi critique, ce qui sera le sort du malade. 
Aujourd'hui donc, d'après les sources que je possède, Ben Ali a été transféré de l'hôpital Fayçal où il se trouvait à Djedda vers l'hopital militaire de lam^me cité qui porte le nom de feu le Roi Fahd.
Nos internautes devraient s'interroger sur le fait que le pouvoir tunisien, dimanche dernier, demandant aux Séoudiens, où en était la santé du Président déchu. Six jours plus tard, toujouts pas de réponse. 
Pourquoi? Voilà une bonne question, chers amis internautes.  

Du chaud brulant sur MAM, suite

MAM a toujours soutenu qu'elle était venue en vacances à Tabaka, en ignorant tout ou presque sur les manifestations sanglantes que connaissait la Tunisie depuis décembre. Or cela est manifestement faux.

Or lundi dernier, le magazine "Tunis Hebdo" révélait que MAM avait rencontré le 27 décembre, lors de son séjour à Tabarka, le ministre de l'Intérieur, Rafiq Hadj Kacem, qui avait du démissionner quelques jours auparavant après avoir fait tirer sur la foule, ainsi que que le général Seriati, l'homme des basses manoeuvres de Ben Ali. Ce que la ministre a démenti.

Or depuis, plusieurs éléments laissent à penser que MAM s'est bien rendu à Tabarka, où elle ne séjournait jamais, pour une réunion sécuritaire avec le noyau le plus répressif et sanguinaire de l'entourage de Ben Ali. 

1) Lorsque MAM arrive à Tunis, Ben Ali donne des consignes pour qu'elle soit reçue avec les honneurs, comme pour un voyage officiel. D'où le voyage en jet privé de Tunis à Tabarka avec l'hotelier et proche du régime Aziz Miled.

2) L'ancien ministre de l'Intérieur de Ben Ali, Rafiq Hadj Kacem, qui a fait tirer sur les Tunisiens est l'homme fort de Beja, une ville importante situé à l'intérieur des terres et à quarante kilomètres de Tabarka, où séjourne justement MAM les 27 et 28 décembre. Les ruines que MAM dit avoir visitées le 28 décembre sont situées non loin de Beja. Est ce qu'en se rendant sur le site gallo romain ou en revenant, MAM se serait arrêtée à Beja pour voir l'ex ministre de l'Intérieur? L'hypothèse paraît plausible. 
D'autant que ce même 28 décembre, MAM devait décommander une réservation à déjeuner dans une auberge d'Ain Draaham, une jolie bourgade montagnarde située elle aussi entre Beja et Tabarka. Dans le récit fait à Mediapart de son emploi du temps, la ministre prétend néammoins avoir visité Ain Drahaam. 

3) En fin et surtout, lorsque MAM arrive à Tabarka, transportée par le jet privé d'Aziz Miled, son ami qui vendra une villa à son papa, elle est accueillie dans le salon d'honneur par Fawzi Ben Arab, le gouverneur de la ville de Jendouba dont dépend la commune de Tabarka. 
Or qui est ce gouverneur ? Il est membre du comité central du RCD, le parti au pouvoir et l'intime de Rafiq Hadj Kacem, alors ministre de l'Intérieur. Les deux hommes, issus de cette même région de Beja, ont épousé deux soeurs.

Contacté vendredi matin, Fawzi Ben Arab répond qu'il ne se souvient de rien. "Voyez, ajoute-t-il, l'Office de tourisme de Tabarka"!!! 


4) Avant d'être nommé à Tabarka huit jours avant le début de la révolution, Fawzi Ben Arab était gouverneur de Sidi Bouzid, cette ville d'où tout est parti, après l'immolation d'un jeune. Sa réputation y était excecrable et a contribué à l'exaspération de la population localement. La révolte gronde contre le gouverneur. C'est pour cela que son ami Rafiq Hadj Kacem, alors ministre de l'Intérieur, l'ex filtre vers le governorat de Tabarka où il est amené à recevoir MAM en quasi voyage officiel.


Pendant le séjour de MAM, le pauvre Ben Arab sera contraint de donner sa démission. En effet, la situation se tend à Sid Bouzid, son nom revient comme le symbole de la corruption. Ben Ali préfère le sacrifier.

Il est impossible désormais pour MAM de prétendre que rencontrant le gouverneur qui vient de quitter Sidi Bouzid, elle ne lui aurait pas dit un mot sur la situation que vivait alors la Tunisie.
I   

5) A Tunis, chacun sait que l'ex Président avait un faible pour MAM Au sommet de Syrte en Libye en décembre dernier entre européens et africains, MAM est présente et Ben Ali aussi. Et pendant le sommet, MAM va être la seule ministre des affaires étrangères que l'ex Président reçoit pour un tète à tète.

mercredi 23 février 2011

L'impatience grandit à Tunis

Les Tunisiens sont partagés aujourd'hui entre le soulagement et le désenchantement. Soulagement lorsqu'ils voient la boucherie en Libye. Au moins, Khadafi, grand ami des Ben Ali (via les deux gendres Chiboub et Materi, dont la mère organisait de joyeuses fêtes pour le Colonel où elle dansait sur la table)  n'a pas mis sa perversité sanguinaire à déstabiliser la Tunisie, comme beaucoup, ici, le craignaient. "Au moin, Ben Ali, lui était lâche, il est parti, on a évité le pire", explique-ton ici.

Mais le désenchantement est aussi très perceptible. Pendant toute la journée, la jeunesse qui a renversé le régime conspue, place de la Kasbah, où se trouve le siège du gouvernement, les nouveaux dirigeants et ex benalistes, le Premier ministre Ghannouchi et le Président intérimaire (actionnaire du principal cabinet d'avocats gérant les privatisations sous Ben Ali), tous deux étrangement absents. Et pour cause, ils ont été complices, au moins par abstention, de toute la politique précédente et ils n'ont pas l'arbitrage final. Lequel appartient, en ultime recours,  aux chefs de l'Armée, notamment le fameux général Ammar, dont le bureau se trouve au Ministère de l'Intérieur.

Mais la réalité appartient toujours aux réseaux financiers et maffieux, mis en place par Ben Ali, mais qui au jour le jour, prennent dans l'ombre les décisions et maintiennent cette main basse sur la Tunisie que dans la Régente de Carthage nous avions tenté, avec Catherine Graciet, de dénoncer. 
Aucune épuration à ce stade, ce qui inquiète au plus haut point les avocats, syndicalistes, universitaires et simples citoyens qui ont renversé le régime. Et si la Révolution était à venir?

Dans le collimateur, se trouvent les familles et les hommes proches de Ben Ali avant son mariage avec Leila et qui lui sont restés fidèles, même si la régente avait tenté de les écarter. Au delà de ces clans familiaux, se trouvent des centaines de milliers de militants du RCT, successeur du Destour, le parti au pouvoir pendant un demi siècle. Le fonds de commerce du Benalisme continue à bien fonctionner, avec le discret soutien du Président intérimaire et du Premier ministre, issus eux aussi de cette technostructure benaliste.`D' où sans doute ce complet black out sur l'état semi comateux de l'ancien président réfugié à Djedda. Il ne faut pas toucher à l'image de cette figure tutélaire qui, en un sens et via ses anciens partisans, rêgne dans la Tunisie thermidorienne. Pour le meilleur, puisque ces arrangements permettent à la Tunisie de vivre l'étape actuelle dans le calme, sinon la sérénité. Pour le pire, si l'on considère que les Tunisiens n'ont pas voulu seulement chassé Ben Ali et sa régente, mais un système assez généralisé de prébendes et de coruption

Un cas symbolise ,plus que tout, l'inertie de la situation à Tunis, celui de Marouan Mabrouk, un gendre de Ben Ali qui avait épousé Cyrine, une des trois filles du premier mariage. Sa situation est d'autant plus intéressante qu'il a toujours été très proche des Français. beaucoup des membres de son clan possèdent la double nationalité et lui même des biens à Paris. 

Or Mabrouk, qui explique qu'il est en instance de divorce avec son épouse depuis un an, continue à gérer les biens mal acquis sous le rêgne du beau père. Il possède en effet des participations dans d'innombrables affaires: orange, Le Moteur (Fiat et Mercedes, la BIAT, la GAT,Géant et Monoprix le Golfe d'Hammamet. Sans parler des ses innombrables biens immobiliers dont j'ai pu visionner la lsiste qui sera publiée prochainement sur ce blog. Autant de biens acquis avec les procédés du régime précédent.

A cet égard, la parole qui s'est libérée en Tunisie raconte des situations totalement hallucinantes, de type véritablement maffieux. Nous qui dans "la régente de Carthage" avions écrit que la Tunisie des Trabelsi, c'était beaucoup plus que du simple affairisme, mais pas encore une maffia, où l'on tue et emprisonne le concurrent économique, nous étions très en deça de la réalité tunisienne vécue par les dissidents. 

Situation cocasse, une commisssion officielle s'occupe bien de la chasse à la corruption. Mais elle a été nommée l'avant veille de son départ par Ben Ali lui même et son président est un de ces professeurs de droit public qui a couvert tous les arrangements de l'ancien régime avec la loi. L'après Révolution tunisienne tourne parfois à la mascarade. Les administrateurs judiciares chargés de gérer les biens du clan Trabelsi sont la plupart des hommes de Ben Ali. 

Les mêmes directeurs généraux gèrent les sociétés acquises par favoritisme: la société de céramique, Plastex, la joint venture créée avec Havas, ces derniers mois, qui gère le budget de communiation de Havas. Autant de marchés passés de gré à gré, n'est ce pas Jaques Séguéla?

A une équipe de télévision qui cherchait à interroger Mabrouk, la directrice de la communication a eu cette réponse: "Ses explications, il es doit d'abord au peuple tunisien". Le temps presse, monsieur Mabrouk et l'impatience grandit. 

On sent confusément que seul le traumatisme causé par les images venues de Tripoli empèchent les conflits depuis le départ de Ben Ali de devenir plus violents. L'insatisfaction est partout, les hôtels vides et le navire gouvernemental n'est pas gouverné. Sur fond de grèves et de frustrations économiques qu'exploite fatalement et intelligemment le courant islamiste. Sur les quelque vingt cinq demandes de création de nouveaux partis, au moins les deux tiers sont proches de cette mouvance fondamentaliste qui a subi le pire de la répression organisée par les sbires de Ben Ali (et non pas de Leila, faut-il le répéter, qui se contentait, si l'on peut dire d'utiliser l'appareil sécuritaire pour forcer la main de ses concurrents sur le terrain économique et financier)

En Tunisie, l'impatience grandit.

Précisions sur MAM à Tabarka

Une visite, hier après midi, à Tunis Hebdo auteur du vrai faux scoop sur l'éventuelle rencontre, le 27 décembre, entre MAM, le chef des miliciens de Ben Ali, l'ignoble général Seriati et le ministre de l'Intérieur qui a servi de fusible en décembre. Un vieil immeuble du centre de Tunis, en face du quotidien la Presse, hier encore "la Pravda" du régime et aujourd'hui la figure de proue de la presse indépendante grace à la combatitivité de la rédaction qui, le lendemain du 14 janvier, a chassé le directeur et pris le pouvoir.
A Tunis Hebdo, l'ambiance est plus morne. Au premier étage,  le directeur de Tunis Hebdo, un ancien militaire,, est invisible. Hier, c'était un rhume et aujourd'hui c'est un empli du temps surchargé. Possible.
Au second étage, quelques bureaux assez déserts....Les locaux sont exigus, on se croirait à Bakchich. Je trouve l'auteur de l'article qui a fait sensation à paris sur MAM. Il est souriant, peu causant "C'était un peu un article collectif", le dit-il. Un de ses collègues brandit l'article de Mediapart, qui montre les contradictions entre Patrick Ollier et MAM sur l'emploi du temps du 27 et 28 décembre. "J'ai du payer un dollar, c'est cher". 
D'après les informations que j'ai collectées depuis, voici ce que j'ai pu apprendre, d'après une bonne source à Tabarka, et qui conforte effectivement le flou contradictoire des réponses faites à Mediapart par le couple présidentiel.
1. L'ancien ministre de l'Intérieur démissionné par Ben Ali en décembre est originaire de Beja, une ville de l'Intérieur qui fut un grenier à blé sous l'empire romain, à une soixantaine de kilomètres de Tabarka. C'est à Beja que l'armée après le 14 janvier est venu l'arrèter. C'est probablement là qu'il a passé ses vacances. D'où l'hypothèse que MAM ait fait effectivement  cet aller retour à Tabarka, où elle ne se rendait jamais, pour aller le rencontrer.    
2. Le 28 décembre, MAM prétend s'être rendu à Ain Draam le 28 décembre, une charmante localité dans la montagne,qui ressembe à un village alpin, avec ses chalets en bois. Or s'il est vrai qu'une réservation est bien faite, ce jour là, dans une auberge locale, Nour El Aim, au lieu dit du col des ruines, en revanche le couple Ollier ne s'y rendra finalement pas et décommandera auprès du restaurateur la dite réservation. 
3. En revanche, le 28 MAM se rend bien aux ruines de Bena Raja, où elle est reçu par les responsables locaux. Pour se rendre dans ce lieu historique, on peut passer soit par Beja, soit pat Tabarka. D'où un possible scénario, selon lequel MAM aurait fait, le 28, le détour par Beja, à l'heure du déjeuner.
4. En revanche, il paraît improbable que la rencontre avec les sécuritaires de Ben Ali se soit produite discrètement au "Tabarka Beach", propriété d'Asiz Miled, sans que localement personne n'ait pu le constater.

Une équipe de télévision de France 2 est sur place pour "Pièces à Convictions", dont il faut saluer le travail, tant ont été rares les médias français, à l'exception notamment de Mediapart, désireux de s'informer sur place 

En matière de scoops approximatifs, le Canard Enchainé n'est pas mal non plus. Après tout, le Canard Enchainé  avait annoncé, il y a quinze jours, que MAM ne possédait pas de villa en Tunisie et que tout au plus, son père avait acquis un modeste appartement, baptisé "le gourbi" du père de MAM. J'avais relevé dans ce blog cet étrange encadré, du genre circulez, il n'y a rien à voir.
La semaine prochaine, vraie révélation celle là, le père de MAM a acquis une villa en Tunisie, via une SCI, mais qui, apprend on est située à Tabarka? Pas de chance, elle se trouve dans la riviera de Gammarth, propriété d'Aziz Miled, Slim Chiboub, le premier gendre de Ben Ali et homme des libyens et des Qataris. 

mardi 22 février 2011

Ali Louati, le virage à 180 degrés

Ali Louati, un hymne à la révolution où comment on retourne sa veste

Plus d'un mois après le 14 janvier, Ali Louati "dit se qu'il avait sur le coeur"
(c'est le titre) sur le site JetSet.

http://www.jetsetmagazine.net/culture/revue,presse/ali-louati-dit-ce-quil-avait-sur-le-cur.21.10354.html

Ecrivain, peintre et scénariste, Ali Louati est un ancien de la gauche
tunisienne époque Bourguiba. Mais, à l'arrivé de Ben Ali il fera parti de ces
anciens opposants au bourguibisme qui allaient faire le nid culturel du
Benalisme. Le grand jour d'Ali Louati, se fut en décembre 1991. "Président Zine
El Abidine Ben Ali ordonne, lors d'un conseil ministériel restreint", la
création d'un centre des musiques arabes et méditerranéennes", et propulse Ali
Louati à sa tête. Pour couronné le tout, en ne prend pas pour siège un
établissement à Sidi Bouzid, mais belle et bien la maison du Baron d'Erlanger
(Palais Ennejma Ezzahra), au pied du village de Sidi Bousaïd, le Saint Tropez
tunisois. Ali Louati restera au Palais Ennejma Ezzahra, jusqu'à 1995, le temps
de donner une légitimité musicale à la politique culturel du raïs.
L'historique du CMAM vous pouvez le trouver ici.
http://www.cmam.nat.tn/global.php?menu1=1
Aujourd'hui, Ali Louati rend hommage à la jeunesse qui est monté de l'arrière
pays tunisien pour faire la révolution. Il lui a écrit une chanson ou il "dit se
qu'il avait sur le coeur". On aimerait bien savoir si le compositeur d'Ali
Louati a choisi les harmonies endiablées de la musique chaoui de Kasserine.

Lorsque Sarkozy recevait Kadhafi

Après la libération des infirmières bulgares et alors que Nicolas Sarkozy était dans la première année de son mandat, le colonel Khadafi était reçu en grandes pompes en France. 

Voici ce qu'écrivait à l'époque Anne Giudicelli, consultante et spécialiste du monde arabe.


La France de Nicolas Sarkozy a foi en la Libye. Au point de lui accorder, dans sa grande miséricorde, ce que Jean-David Levitte a appelé « le droit à la rédemption ». À se demander si le conseiller diplomatique de l’Élysée n’a pas trop traîné aux États-Unis administrés par Georges W. Bush au point de lui chiper sa rhétorique chrétienne. C’est pourtant bien en ces termes que le sieur Levitte a justifié aux députés de la Commission d’enquête parlementaire française sur les conditions de la libération des infirmières bulgares, la politique de normalisation avec la Libye et la venue de Kadhafi en France : une main tendue à feu un État-voyou qui, pour avoir démontré sa « volonté affichée de s’ouvrir à la communauté internationale », mérite de se voir« offrir la possibilité de revenir » dans le droit chemin. Dans l’Évangile selon Jean-David, même les pires régimes peuvent vouloir expier leurs fautes. Par conséquent, reconnaître à un dirigeant qui ne peut s’être que fourvoyé « la volonté de tourner la page » ne peut que l’aider à le faire définitivement.
Sarkozy et Kadhafi
Optimisme béat ou méthode Coué ? S’il est vrai que le régime libyen a officiellement renoncé au terrorisme en 1999 puis à ses programmes d’armes de destruction massive en 2003, déclenchant la levée des sanctions internationales à son encontre, il reste à démontrer que la communauté internationale, et plus encore la population libyenne, y ont gagné. Franchement pas évident. Cette doctrine, très en vogue dans les cercles libéraux, consistant à parier sur l’électrochoc salutaire que produirait la réintégration de régimes condamnés par la loi internationale sur la situation intérieure de ces pays, a déjà montré ses limites concernant la… Libye.
Malgré les promesses de réformes en tous genres réitérées par les plus hautes figures du régime à leurs nouveaux partenaires occidentaux, le pays reste contrôlé par la même élite qui s’accroche à son statut. Pour préserver ses intérêts. Un rapport pondu par le Kings College London pour le ministère anglais de la Défense que Bakchich s’est procuré montre que les États-Unis se sont déjà fait avoir. Ils s’étaient laissés convaincre par les messages encourageants distillés par les mêmes, que le système de gouvernance libyen pouvait se muer en un système plus politiquement correct de République présidentielle. Lequel pouvait laisser présager quelques effets sur l’accès aux dividendes à en attendre pour le plus grand nombre, sur les droits de l’homme et la liberté d’expression. Voire même, soyons fous, sur l’émergence d’une opposition à Kadhafi qui, tant qu’à faire, serait favorable aux idées occidentales… Raté, mille fois râté. Malgré l’afflux depuis 1999 de compagnies étrangères, essentiellement pétrolières, une position géostratégique enviable, d’immenses ressources naturelles pour une population réduite, la Libye demeure dans un pitoyable état de pauvreté. Et jouit en prime d’infrastructures aussi archaïques que sa bureaucratie. En témoigne cette blague populaire qui veut que lorsque les inspecteurs de l’AIEA ont débarqué à Tripoli, ils n’ont pas trouvé d’armes de destruction massive mais seulement de la destruction massive…

Kadhafi & co

Les revenus issus de la corruption et l’économie parallèle ont par contre peu « souffert » du retour de la Libye dans le giron international. Ils affichent une santé insolente : un peu plus d’un tiers du PIB. En 2005, l’ONG Transparency International, qui traque les pratiques de corruption de par le monde, a d’ailleurs classé la Libye en 117ème position sur 158 pays. Bon à savoir pour les Français tentés de profiter de l’état de grâce bilatéral pour se lancer dans l’aventure…
Même si théoriquement la Jamahiriyah, littéralement « l’État des masses », est censée formaliser la gouvernance par le peuple à travers une hiérarchie de différentes enceintes de consultations, les Congrès du Peuple, la réalité est toute autre. La pléthore de ces instances de décision gérées par des fonctionnaires biberonnés à la bureaucratie n’a rien à voir avec les attributs d’une démocratie populaire. Mais davantage avec les ambitions d’un seul homme – le Guide – et de ses proches : sa famille et les hauts dirigeants du régime. Contrairement à la majorité de la population, contrainte dans le secteur public à exercer d’autres activités pour vivre ou soumis, dans le privé, à une administration peu encline à les laisser se développer, ces nouveaux enrichis sont les seuls vrais bénéficiaires de l’ouverture de la Libye à la communauté internationale. Les fils du Guide et ceux des notables bien en cour ont ainsi pu développer de lucratifs business (cf. Encadré).
Enfin, les redoutables Comités révolutionnaires, sorte de police politique chargée de réduire toute forme de menace à la pérennité de la Jamahiriyah et d’éliminer les opposants, n’ont pas faibli. Au contraire. À l’issue des violentes émeutes de février 2006 dans la région de Benghazi, où l’adhésion au discours islamiste est vécue comme une menace pour le régime, ils ont réintégré le Comité Général du Peuple, signant ainsi leur retour en grâce. La Jamahariyah a de l’avenir devant elle que ce soit sous Kadhafi ou après. La relève n’est pas prête de lâcher le morceau. Même le dauphin prédestiné, Seif Al-Islam, ne parle pas de réforme politique. Sa vision pour la Libye de demain oscille entre deux modèles, comme il l’a raconté à la presse allemande en 2006 : celui économique des Émirats Arabes Unis, et celui politique du Maroc… Malgré les vacheries et autres coups bas qu’il a envoyé par presse interposée à Nicolas Sarkozy après la libération des infirmières Bulgares, ses projets aux accents cynico-pragmatiques lui vaudraient bien une petite « rédemption » élyséenne à lui tout seul !

Difficile chasse aux biens étrangers de Ben Ali

France-Tunisie: La difficile chasse aux avoirs de Ben Ali & Co

Récupérer l’argent et les biens que Ben Ali et les siens ont à l’étranger est l’une des priorités du gouvernement. Mais l’exercice ne sera pas facile. Explications de Maud Perdriel Vaissière, déléguée générale de Sherpa, l’une des trois associations françaises à s’être lancées dans cette chasse.

WMC: Un mois après la chute de Ben Ali et trois semaines après le lancement de diverses procédures, où en est-on dans la chasse aux avoirs du clan Ben Ali et Trabelsi?

Maud Perdriel Vaissière:
 Très peu de temps après que Sherpa, Transparence International et la Commission Arabe des Droits Humains aient déposé plainte, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris. Un avion stationné au Bourget a déjà été saisi, mais on ignore si d’autres saisies ont été effectuées. En tant que plaignants, nous devrions recevoir dans les prochaines semaines copie des résultats de l’enquête de police.

D’autres procédures ayant le même objectif ont également été lancées en France -par Tracfin- et dans d’autres pays européens. Y a-t-il coordination entre elles?
Tracfin, la cellule anti-blanchiment en France, a lancé une mesure parallèle tout à fait favorable pour permettre aux choses d’avancer, en l’occurrence une vigilance renforcée concernant les transactions portant sur les avoirs ou les biens immobiliers pouvant appartenir à des proches de M. Ben Ali.

Ce serait bien que les différents parquets européens travaillent ensemble pour optimiser les chances de recouvrer ces avoirs illicites où qu’ils se trouvent, identifier les personnes physiques ou morales qui peuvent servir de prête-nom à ces différentes acquisitions. Mais on ignore si la coopération judiciaire est réellement effective entre ces différents Etats.

Y a-t-il collaboration sur ce dossier avec le gouvernement tunisien?
Nous n’avons pas été sollicités par le gouvernement tunisien. Nous avons initié la plainte avant que les autorités tunisiennes se mettent en place et prennent l’initiative de déposer la leur en Tunisie. Donc, on n’a pas de contact privilégié avec le gouvernement, mais nous nous tenons à sa disposition s’il veut notre concours ou des informations.

Votre avocat, Me 
William Bourdon, s’est récemment rendu en Tunisie. Pourquoi?
Il a essentiellement rencontré des personnalités de la société civile qui aimeraient créer une organisation de lutte contre la corruption en Tunisie.

A-t-on aujourd’hui une idée plus précise de ce que le clan Ben Ali possède en France?
Pour différentes raisons, il est aujourd’hui extrêmement difficile d’en apprécier l’importance. D’abord, parce que ces avoirs peuvent prendre différentes formes: dépôts bancaires, prises de participation, biens immobiliers, voitures, etc. Ensuite, parce qu’il faudrait déterminer la part illicite et celle qui ne l’est pas. Enfin, le traçage des biens est compliqué, parce que certains biens n’ont pas été achetés aux noms propres des personnes proches, mais en faisant appel à des prête-noms.

La justice est en train de faire son travail, espérons qu’elle le fera de manière optimale. On aura une meilleure idée dans les prochains semaines et mois.

Les biens acquis de l’argent provenant de commissions sont-ils considérés comme illicites?
Bien sûr. Investir des commissions illégales ce serait du blanchiment.

Craignez-vous que de l’argent ait pu être mis à l’abri dans les jours suivants le renversement du régime de Ben Ali et avant le déclenchement des procédures visant à leur gel?

Ce n’est malheureusement pas impossible. En tout cas, pour l’argent placé sur des comptes bancaires, les choses peuvent aller très vite puisqu’il suffit parfois d’un clic pour transférer des sommes d’un compte en France sur un autre domicilié dans une banque ayant son siège dans un paradis fiscal. Autant dire qu’il sera très difficile de remettre la main dessus. Mais pour ce qui est des avoirs immobiliers, cela prend plus de temps car on ne peut pas aliéner un bien du jour au lendemain.

A la lumière des cas précédents, quelles chances la Tunisie vous semble-t-elle avoir de récupérer les avoirs et biens de Ben Ali et de ses proches?
Malheureusement, il n’y a pas beaucoup de précédents en matière de restitution des avoirs illicites. Le plus bel exemple est celui du Nigeria qui, après la mort de Sani Abacha, a pu récupérer 3 milliards de dollars. Pour la Tunisie, je suis optimiste et je ne pense pas que cela soit naïf de dire cela. Car, le problème dans ce genre d’opérations réside dans le fait qu’il est compliqué que les Etats –l’Etat victime et l’Etat receleur- soient de bonne volonté.

Dans le présent cas, les choses se présentent bien: la Tunisie a déjà manifesté sa volonté de recouvrer les avoirs, et les autres pays, dont la France et la Suisse, ont envie de montrer qu’ils sont prêts à collaborer avec le gouvernement tunisien. Je ne pense donc pas qu’on aura des difficultés.

L’argent éventuellement placé dans les paradis fiscaux est-il absolument irrécupérable?
Il est plus difficilement récupérable. Les représentants des Etats du G20 ont manifesté leur volonté de lutter plus efficacement contre les paradis fiscaux. Espérons que cette affaire pourra être l’occasion de mettre en avant le scandale que constituent les places de cette nature en matière de lutte contre la corruption.

Présidence tunisienne, M'Bazza et sa Lili


Les Tunisiens sont de plus en plus désemparés par l'incapacité totale du Président intérimaire, Fouad M'Bazza, à communiquer avec l'opinion publique. Pas une déclaration du gouvernement tunisien sur les événements sanglants tout proches en Libye. 
De même, le gouvernement tunisien demeure toujours aussi silencieux l'hospitalisation de Ben Ali à Djedda. De bonne source pourtant, on sait que Fouad M'Bazza est tenu au courant depuis huit jours du bulletin de santé de l'ex président. Or dimanche dernier, un étrange communiqué demandait à la fois aux séoudiens l'état de santé de Ben Ali (qu'il connaissait) et son extradition, particulièrement difficile dans l'état où il se trouve. Personne à Tunis ne comprend très bien les ressorts de cette démarche. La veille de ce communiqué, la télévision tunisienne montrait les images du fabuleux trésor de guerre amassé par Ben Ali, une info connue là encore depuis plusieurs semaines. Pourquoi cette offensive?
Alors que les grèves se multiplient et que la situation économique est de plus en plus tendue, laa Présidence actuelle, fantomatique, parait de plus en plus surréaliste."M'Bazza le Maurice Faure local", commente un diplomate français qui connait bien la Tunisie. "C'est un bon vivant, normalement lache, qui a travaillé un moment au barreau", explique un avocat.  Bourguibiste sous Bourguiba, benaliste sous Ben Ali, sans étiquette dans la phase actuelle, M'Bazza à 78 ans est connu pour avoir survécu, comme le grand radical que fut le français Maurice Faure, à tous les changements de régime ou de majorité. 
Sous le premier gouvernement après le 7 novembre 1987, dirigé par Hedi Baccouche (très présent ces derniers jours dans les coulisses du pouvoir), M'Bazza était ministre de la jeunesse et des sports. Mais l'actuel président intérimaire dut une légère disgrace à une gaffe de sa propre épouse, Lili, nouvelle "régente" intérimaire du Palais de Carthage. Durant une réception donnée par Ben Ali au début de son rêgne, les services de la Présidence avaient mal calculé le nombre d'invités. les derniers servis le furent dans des gobelets en plastique. ce qui valut cette réflexion de Lili: " Du temps de Nana (surnom affecteus donné à Wassila Bourguiba), cela ne se passait pas ainsi". Cette comparaison était insupportable pour Ben Ali qui eut vent de ctte réflexion. Exit M'Bazza du gouvernement.
Un président intérimaire qui ne parle pas assez, une épouse qui parle trop?

lundi 21 février 2011

Un père corse pour Khadafi?


Bakchich s'était penché à l'époque sur le passé peu transparent du chef de l'Etat libyen dont les exactions actuelles renvoient à un caractère pathologique, qui peut s'expliquer par des origines familiales compliquées. D'après l'enquète que Bakchich avait mené, Khadafi était le fils d'un officier corse, héros de la guerre de 39-45.

A lire absolument l'enquète sur le père corse de Khadafi 


L'AFP dans une dépèche, hier, vient d'évoquer aussi ce qui est plus qu'une hypothèse d'école Voici cette contribution
Kadhafi est-il le fils d'un aviateur corse de la France libre?
AJACCIO — Le colonel Mouammar Kadhafi est-il, comme le prétend une légende, le fils d'un officier corse des Forces aériennes françaises libres (FAFL) accidenté en Libye en 1941 et dont la base aérienne, dite de Solenzara, en Haute-Corse, porte aujourd'hui le nom?
"BA 126 - Capitaine Preziosi" est le nom officiel de cette base qui est un des maillons du dispositif mis en place dans le cadre des opérations militaires contre la Libye.
Site d'entraînement aux exercices de tirs et de bombardements des escadrons français et d'aviations de pays de l'Otan, la base, où n'est stationné en permanence qu'un escadron d'hélicoptères, est située sur le territoire du village de Ventiseri (Haute-Corse) et non sur celui de Solenzara (Corse-du-Sud), distant de plusieurs kilomètres.
Son nom est celui du capitaine Albert Preziosi, qui a servi en Libye en 1941 avant de tomber en combat aérien en Russie en 1943 au sein de la prestigieuse escadrille Normandie-Niémen.
Preziosi, dont la ressemblance avec Kadhafi, officiellement né le 19 juin 1942 à Syrte, est frappante, avait été accidenté dans le désert libyen en 1941.
La légende de la paternité du jeune officier corse né dans le village de montagne de Vezzani (Haute-Corse) en 1915 et engagé dès 1940 dans les FAFL à Londres, s'appuie sur certains témoignages d'anciens des FAFL.
Mais elle avait aussi été lancée en 1977 par un journal français d'extrême-droite pour discréditer les nationalistes corses au prétexte que Kadhafi les soutenait.
Preziosi aurait ainsi, selon la rumeur, été accidenté dans le désert à bord de son Hurricane et aurait été recueilli par des bédouins de la tribu Senoussi, nouant une idylle avec une jeune femme de la tribu dont il aurait eu un fils.
Cette hypothèse n'a cependant jamais pu être confirmée, notamment à partir de recherches dans les archives historiques de l'Armée de l'air.

j

 

Révélations à Tunis sur les relations MAM-Ben Ali

Le journal Tunis Hebdo, un des rares à ne pas avoir été possédés par les clans familiaux autour de Ben Ali pendant l'ancien régime benaliste, révèle que le 27 décembre à Tabarka Michèle Alliot-Marie aurait tenu une réunion de travail avec le géénral Seriati, le chef des miliciens qui composaient la garde rapprochée de l'ancien président et Ragil Hadj Kacem, le ministre de l'Intérieur qui en décembre fait tirer sur la foule avant d'être démissionné par l'ex Président. Tous deux sont aujourd'hui en prison

" Il y avait un autre aspect du séjour de MAL, écrit le jurnal c'est la rencontres qquasi clandestine entre elle avec notre ancien ministre de l'Intérieur, Raafik Hadj Kacem et l'ancien chef de la garde présidentielle Ali Seriati....Une réunion a donc lieu le 27 décembre à 11hOO dans le salon d'honneur de l'hôtel Tabarka Beach entre les trois personnages. cette réunion secrète dure deux heures durant lesquelles Hadj Kacem et Seriati tentent de convaincre, par tous les moyens, l'ancinne ministre de l'Intérieur qu'elle fut, de les aider avin de "mater" la rébellion".

"C'est au cours de cet entretien secret que MAM sous la "pression" d'Ali seriati a fini par s'entretenir téléphoniquement avec Ben Ali"

Des informations qui, si elles se vérifient, ne vont pas faciliter le jeu de la diploamtie française ni l'image de MAM en Tunisie, en France et ailleurs.

Materi, 114665 dinars pour son hectare à Sidi bou said!!!

 Voici un contrat extravagant signé, le 11 mai 2005, entre l'Agence foncière d'habitation, organisme d'Etat, le gendre et ex dauphin présumé de Leila et de Ben Ali, portant sur l'achat du plus beau terrain de Sidi Bou Said d'une surface 10485 mètres carrés ( numéro du lot 119384);
Et bien ce terrain a été obtenu par Materi et son épouse Nisrin, à parts égales, pour la somme  de 114665 dinars, soit 59376 euros euros. Soit une somme dérisoire par rapport à la valeur de ce lot, quelque 25 millions de dinars. Materi a donc payé moins de 11 dinars le mètre carrés (moins de six euros)
Une bonne affaire apparemment.
Rx homme d'affaires prospère, Materi apparaît dans ce contrat comme "étudiant à l'étranger", tout en résidant au Palais de Carthage. ce qui est pour le moins contradictoire.
mais cette mention, "à l'étranger", lui permet officiellement de détenir des comptes en Europe ou ailleurs, comme en France où il disposait, indique-t-on de bonne source, de six millions d'euros.


LA SUITE DEMAIN SUR D'AUTRES TRANSACTIONS DE LA FAMILLE






Ben Ali, le Picsou de la Tunisie, nouvelle version



Provocation de miliciens islamistes? Ou crime d'un illuminé intégriste? L'assassinat du père polonais Marek Marius Rybinski, retrouvé égorgé et le crâne défoncé chez lui après avoir reçu d'étranges missives antisémites, est dénoncé par l'ensemble des leaders politiques. Y compris le mouvement islamiste Ennadha, don un des dirigeants, Ajmi Ourimi, déclare publiquement: "C'est un crime contre un homme du livre.
Une des chances de la Tunisie nouvelle est de disposer de dirigeants islamistes sophistiqués et ouverts, prêts au compromis. Ce n'est le cas ni en Egypte, ni en Algérie. Mais hélas, Nahda ne couvre pas tout le champs politique islamiste, des groupuscules extrémidtes, formés à l'école djihadiste, polluent le paysage.
Et dans l'après midi de samedi, des milliers de manifestants marchent avenue Bourguiba: "Ni RCD, ni réactionnaires". Quelques centaines au même moment protestent devant l'Ambassade de France contre l'agressivité de Boris Boillon -"N'essayez pas de me faire tomber sur des trucs débiles", le nouvel ambassadeur de France, qui a sur réagi à la question d'une jeune journaliste évoquant le cas de MAM et l'attitude de la France. Le diplomate s'est publiquement excusé, en arabe, à la télévision tunisienne. 
La reconquête de l'opinion française par notre diplomatie est mal barrée. L'après midi de cette manifestation, l'ambassadeur français dit des droits de l'homme, un certain François Zimmeray, n'a rien trouvé de mieux que de traiter Ben Ali dans un entretien au Monde de gangster éclairé. "Ben Ali n'était ni un démocrate, ni un dictateur comme les autres, plutôt une sorte de gangster éclairé".  Une vraie créativité conceptuelle!
Nouvelle bourde au moment où les Tunisiens découvrent à la télé la caverne d'Ali Baba qu'était devenu le Palais de Carthage, la résidence de la Régente de Carthage et de son dictateur préféré: des énormes liasses de dollars, des dollars, des bijoux, de l'or. La bibliothèque n'en était pas une, on est chez Picsou, version Borgia. Extravagant!!!
Les images de ce trésor de guerre passent au journal de France II. Dans le même JT, un long ITV de DSK. Lequel, mais était un grand ami de la Tunisie de Ben Ali. Ce qui lui a été rappelé. Et DSK, sans s'attarder sur sa participation bienveillante aux moindres manifestatins de l'ambassade tunisienne à Paris, a évoqué des déclarations, en décembre dernier, où il estimait que " le chomage des jeunes était une bombe à retardement pour le Maghreb". Quelle clairvoyance!
DSK ne s'est pas étendu non plus sur les rapports et déclarations fort favorables du FMI de DSK sur la Tunisie et qui ont grandement contribué à forge l'image du "miracle économique tunisien", dixit Chirac. Or aujourd'hui, des statisticiens viennent expliquer dans les journaux que les statistiques de croissance, plus 5% par an jusqu'il y a deux ans, étaient totalement tronquées.   
Samedi toujours, dans une grande librairie situé près du Stade de Tunis, cent cinquante tunisiens participent à une séance de signatures de "la Régente de Carthage", en présence de la grande, l'unique et la valeureuse Radhia Nasraoui, qui fut de tous les combats contre le tyran. Des questions innombrables sur la responsabilité française, des photos prises avec moi, des hommages nombreux, chaleureux, excessifs à mes yeux pour ce qui fut juste un travail journalistique normal de Catherine Graciet et moi même. "Ce qui était courageux, ai je expliqué, ce ne fut pas d'écrire ce livre, mais de le lire ici à Tunis, en prenant le risque de le rapporter dans ses valises et d'être arrêté à l'aéroport et malmené". 
Ce qui fut courageux, c'est de venir idci comme journaliste et sous la surveillance des flics de Ben Ali d'enquèter malgré tout. Je n'ai pas pu le faire, étant interdit de Tunisie. Christophe Boltanski à l'époque à Libération, un des journaux à dénoncer le régime, aujourd'hui au Nouvel Obs, l'a fait et l'a payé cher: une agression féroce, en 2005, en plein Tunis à coups de couteaux.
Durant cette manifestation, une jeune tunisienne, Sonia, m'apporte, sous enveloppe, une lettre ouverte "à 'intention de monsieur Nicolas Beau". 
La voici.

"Des tentatives hideuses et ciblées" contre les juifs.

Merci d'être parmi nous en Tunisie, merci pour ces livres dont vous faites, vous et votre collaboratrice cadeau aux esprits libres et éclairés.
je voudrais dire au peuple français 
Je voudrais dire au peuple français et aux peuples du monde entier et j'espère vivement que vous puissiez transmettre mon message. je voudrais dire, en tant que tunisienne, que mon peuple est un peuple pacifique et amical qu'il tend la main à toux ceux qui viennent vers lui, à conditions qu'ils puissent vraiment le respecter.
Ne perdez jamais confiance en lui quoi qu'il puisse arriver.
Comme beaucoup de tunisiens, j'ai été profondément indignée par la monstruosité du meurtre du prêtre polonais et grandement révoltée par certaines manifestations abjectes visant des lieux de culte juif.
Ce ne sont à mon sens que des tentatives hideuses et ciblées, orchestrées 
par quelques esprits sinistres et obscurs et visant à assombrir le tableau politique de notre pays en ce moment de gestation difficile. 
Peut-être espèrent ils aussi, par ces viles manifestations, ramener par une logique simpliste les Tunisiens à regretter "le bon vieux temps" du "protecteur" Ben Ali.
La violence est l'arme des faibles et la patience, la vertu des forts.
Le peuple tunisien qui a eu la force et le courage de se révolter contre l'un des régimes les plus despotiques de l'humanité, aura sans doute la patience de venir à bout e tous les dévergondés qui essaient encore de lui barrer la route qui mène à l'authentique liberté.
                Vive la Tunisie libre
                      Et merci

                             Sonia


                      
  Avoir vingt ans en Tunisie aujourd'hui est le plus bel age de la vie.