De Sidi Bouzid contre Sidi Bou Saïd (IIeme partie), Nidam Amdi, journaliste et spécialiste
de la culture tunisienne nous livre le versant culturel de la "fracture"
culturelle dans le payx saccagé par Ben Ali, surnommé "Bac moins trois".
culturelle dans le payx saccagé par Ben Ali, surnommé "Bac moins trois".
Il faut avoir séjourné entre Sidi Bouzid et Kasserine pour savoir que cette
région est le berceau agricole de la Tunisie. Il n'est pas impossible que lors
de vos séjour sur la côte méditerranéenne, vous avez bu le lait des vaches de
Sidi Bouzid et goûté à sa Harrissa. Ce lait et cette harissa on l'a trouve
jusqu'à dans les hôtels chic de Gammart et Tabarka. Il faut savoir qu'à Sidi
Bouzid, un lycée agricole forme la jeunesse de la région à produire les aliments
que vous consommez avec la population tunisienne. Il n'est pas surprenant que le
père du martyr a été ouvrier agricole. Il n'est pas surprenant que le fils a
trouvé pour activité uniquement celle de vendeur de légumes, mais se qui est
paradoxale c'est qu'il l'a pratique clandestinement, sans papier professionnel.
Il faut aussi savoir, qu'à Sidi Bouzid, la poésie est un art local comme partout
en Tunisie, du Nord au Sud d'Est en Ouest. Elle s'exprime seul, sinon souvent à
travers les chants bedions, berbères et dans les confréries religieuses. Il y a
aussi dans cette région toute cette culture des noirs sud-sahariens dénommée
stambali. On peut imaginer que Sidi Bouzid est le carrefour de ce cosmopolitisme
populaire.
Le martyr de Mohamed Bouazizi n'est pas uniquement social et économique. Il y a
dans la Tunisie profonde une frustration culturelle de ne jamais voir
reconnaître par le pouvoir central à Tunis, les expressions artistiques
populaires du pays rural. Sinon, par des concepts de productions scénographiques
fumeuses pour faire danser sur les gradins de Carthage, la tchichi de Gammart et
autre Marsa... Bref, adapté l'esprit des festivals du sud de la Loire époque
Jack Lang aux musiques rurbaines des faubourgs de Tunis, Sfax et Sousse.
En 1987, lorsque Ben Ali est arrivé au pouvoir, les cultures musicales de
l'intérieur du pays n’avaient pas droit au chapitre. La musique citadine dominée
dans les médias, et celle du Proche-Orient avait aux yeux des tunisiens plus de
valeur que se qui faisait vibré à l'intérieur des terres et de Aïn Draham au
nord à Tataouine au sud. Mais, Ben Ali même n'étant pas un "beldi" (enfant de la
bourgeoisie citadine) il n'est pas arrivé par hasard à la tête du pays. Il est
malin et dès 1987 et dans l'euphorie de la fin du bourguibisme, il allait
instrumentaliser le milieu artistique tunisois, principalement constitué
d'enfants biens nés de la génération de mai 68. C'est ce piège tendu par Ben Ali
dans lequel Frédéric Mitterrand va tomber. Frédéric Mitterrand, Fadhel Djaziri,
Ali Louati..., seront les scénographes de ce "Tunis chante et danse" produit par
le prince de Carthage.
Mais à la différence de Chicago, qui dans les années 50-60-70 a intégré
individuellement les interprètes du blues du sud des USA pour en faire des
artistes universels (Mudy Waters, Bill Bi Bronzy, Hound Dog Taylor, John Lee
Hooker...), le pouvoir de Ben Ali a dès 1991, produit une méga-comédie musicale,
un tableau hollywoodien de ses genres musicaux: Nouba. La musique du pays de
Mohamed Bouazizi et ses idoles ont été présenté tel des acrobates et autres
clowns de cirque pour appâter classe moyenne, bourgeoisie et touristes de
passage à Hammamet.
Un artiste et pas des moindres était perdu dans cette production. Ismaïl Hattab,
originaire du Sahel a été durant le règne de Bourguiba la fierté du genre
musical dit Mezoued. Loin des petites stars du genre époque Ben Ali, Ismaïl
Hattab magnifié la poésie du pays profond, celui du monde agricole si méconnu de
la Tunisie. Ismaïl Hattab a chanté tout se qui de près ou de loin touche à
l'environnement des paysans du Sahel, de l'ouest berbère et du sud bédouin. Le
traitement d'un tel artiste dans la production Nouba et à l'instar des zoos
humain présentaient dans les foires parisiennes du XIXème siècle. Ismaïl Hattab
nous a quittés sous le règne de Ben Ali dans l'anonymat. Et sur Facebook, twiter
et autres sites du net tunisois, nul biographie pour rendre hommage à l'idole de
Mohamed Bouazizi.
région est le berceau agricole de la Tunisie. Il n'est pas impossible que lors
de vos séjour sur la côte méditerranéenne, vous avez bu le lait des vaches de
Sidi Bouzid et goûté à sa Harrissa. Ce lait et cette harissa on l'a trouve
jusqu'à dans les hôtels chic de Gammart et Tabarka. Il faut savoir qu'à Sidi
Bouzid, un lycée agricole forme la jeunesse de la région à produire les aliments
que vous consommez avec la population tunisienne. Il n'est pas surprenant que le
père du martyr a été ouvrier agricole. Il n'est pas surprenant que le fils a
trouvé pour activité uniquement celle de vendeur de légumes, mais se qui est
paradoxale c'est qu'il l'a pratique clandestinement, sans papier professionnel.
Il faut aussi savoir, qu'à Sidi Bouzid, la poésie est un art local comme partout
en Tunisie, du Nord au Sud d'Est en Ouest. Elle s'exprime seul, sinon souvent à
travers les chants bedions, berbères et dans les confréries religieuses. Il y a
aussi dans cette région toute cette culture des noirs sud-sahariens dénommée
stambali. On peut imaginer que Sidi Bouzid est le carrefour de ce cosmopolitisme
populaire.
Le martyr de Mohamed Bouazizi n'est pas uniquement social et économique. Il y a
dans la Tunisie profonde une frustration culturelle de ne jamais voir
reconnaître par le pouvoir central à Tunis, les expressions artistiques
populaires du pays rural. Sinon, par des concepts de productions scénographiques
fumeuses pour faire danser sur les gradins de Carthage, la tchichi de Gammart et
autre Marsa... Bref, adapté l'esprit des festivals du sud de la Loire époque
Jack Lang aux musiques rurbaines des faubourgs de Tunis, Sfax et Sousse.
En 1987, lorsque Ben Ali est arrivé au pouvoir, les cultures musicales de
l'intérieur du pays n’avaient pas droit au chapitre. La musique citadine dominée
dans les médias, et celle du Proche-Orient avait aux yeux des tunisiens plus de
valeur que se qui faisait vibré à l'intérieur des terres et de Aïn Draham au
nord à Tataouine au sud. Mais, Ben Ali même n'étant pas un "beldi" (enfant de la
bourgeoisie citadine) il n'est pas arrivé par hasard à la tête du pays. Il est
malin et dès 1987 et dans l'euphorie de la fin du bourguibisme, il allait
instrumentaliser le milieu artistique tunisois, principalement constitué
d'enfants biens nés de la génération de mai 68. C'est ce piège tendu par Ben Ali
dans lequel Frédéric Mitterrand va tomber. Frédéric Mitterrand, Fadhel Djaziri,
Ali Louati..., seront les scénographes de ce "Tunis chante et danse" produit par
le prince de Carthage.
Mais à la différence de Chicago, qui dans les années 50-60-70 a intégré
individuellement les interprètes du blues du sud des USA pour en faire des
artistes universels (Mudy Waters, Bill Bi Bronzy, Hound Dog Taylor, John Lee
Hooker...), le pouvoir de Ben Ali a dès 1991, produit une méga-comédie musicale,
un tableau hollywoodien de ses genres musicaux: Nouba. La musique du pays de
Mohamed Bouazizi et ses idoles ont été présenté tel des acrobates et autres
clowns de cirque pour appâter classe moyenne, bourgeoisie et touristes de
passage à Hammamet.
Un artiste et pas des moindres était perdu dans cette production. Ismaïl Hattab,
originaire du Sahel a été durant le règne de Bourguiba la fierté du genre
musical dit Mezoued. Loin des petites stars du genre époque Ben Ali, Ismaïl
Hattab magnifié la poésie du pays profond, celui du monde agricole si méconnu de
la Tunisie. Ismaïl Hattab a chanté tout se qui de près ou de loin touche à
l'environnement des paysans du Sahel, de l'ouest berbère et du sud bédouin. Le
traitement d'un tel artiste dans la production Nouba et à l'instar des zoos
humain présentaient dans les foires parisiennes du XIXème siècle. Ismaïl Hattab
nous a quittés sous le règne de Ben Ali dans l'anonymat. Et sur Facebook, twiter
et autres sites du net tunisois, nul biographie pour rendre hommage à l'idole de
Mohamed Bouazizi.