samedi 19 mars 2011

PLus belle la vie de Ben Ali


De retour à Tunis, hier vendredi. Le douanier m'accueille avec un grand sourire: "Alors, la Régente, comment elle va?". Dans l'avion, une bande de jeunes tunisiens revenus pour fèter la noce d'un des leurs.
Dès les premières heurs après mon arrivée, j'apprends que Ben Ali va mieux...L'ex Président tunisien, toujours sous la haute protection de son ami le prince Naief, ministre de l'Intérieur du Royaume séoudien, qui chassait le sanglier chaque année dans la belle forèt d'Ain Drahaam, a quitté l'hopital. Son dernier rejeton, le petit Mohamed, va à l'école à Djedda.
Plus belle la vie d'un Ben Ali que d'un Khadafi. L'adjoint de Naief, un autre Prince et un Séoud lui aussi, veille à ce que Ben Ali ne manque de rien. Incontestablement, le pouvoir séoudien a un certain professionnalisme et protège efficacement ses amis. Souligons d'ailleurs que les Séoudiens ne sont pas rancuniers contre un Ben Ali qui en 1991, avaitpris lepartie dans la première guerre du Golgfe pour Saddam Hussein, Rien n'aura filtré à Tunis sur la santé de Ben Ali, l'image du commandeur (triste commandeur) n'a pas été abimée aux yeux de ses derniers partisans. Les Séoudiens connaissent la raison d'Etat.
Par chance, l'ami Khadafi, grand pote de Ben Ali, sur lequel le couple infernal comptait pour la reconquète du pouvoir, est bien mal en point.
Les frappes aériennes décidées par l'ONU, une décision très difficile à apprécier, ont au moins cela de bon qu'elles vont considérablement affaiblir, voire anéantir, le colonel libyen, le meilleur allié des Trabelsi et Ben Ali. Par chance, le gang a du plomb dans l'aile. Et lorsqu'on voit Berlusconi prèter main forte aux Français et aux Américains contre son grand ami kibyen, on se dit que la bande maffieuse va mal et n'a pas, dans l'adversité, le sens de l'honneur de Cosa Nostra ou des bandits corses. Une vraie débandade...
Lors du diner, hier soir, avec quelques amis, on sent un léger déenchantement. "Manque de professionnalisme", estime un ancien ministre à propos du gouvernement actuel. Lorsqu'Hillary Clintonn est venue, cette semaine, la sécurité américaine a exigé que les journalistes soient fouillés avant la conférence de presse, ce qui n'est pas anormal. Mais le refus a été catégorique de la part des représentants de la presse. Du coup, la patronne du département d'Etat a choisi la chaine privée de Tarek Ben Ammar, associé...à Berlusconi, pour répondre aux questions des journalsites.
Rappelons que Tarek Ben Ammar, neveu de Wassila, dont il avait largement profité, puis soutien de Ben Ali, se propose désormais de faire un grand péplum sur le jeune de Sidi Bouzi et héros de la révolution qui s'est immolé par le feu. 
La Révolution parfois patine un peu, ce qui est après tout assez normal.
j