Ce qui est survenu en Tunisie est un formidable rappel que l'histoire parfois est au rendez vous et qu'un peuple peut chasser le tyran. Ces événements devraient également provoquer une remise en cause profonde du regard que nous portons depuis le Nord de la Méditerranée sur les réalités arabes et maghrébines. Il faudrait aussi que nos élites politiques et médiatiques prennent le temps d'un sérieux examen de conscience après l'incompréhension totale qu'elles ont montré sur les aspirations légitimes d'un peuple ami. Le tout sur fond de petites gâteries offerts par Ben Ali et dson clan à MAM, Frédéric Mitterrand et quelques autres.
Dans ce blog et alors que je m'apprête à partir pour Tunis la semaine prochaine pour de longues semaines, je voudrais tenter de raconter, au jour le jour, l'incroyable transition démocratique qui se joue dans les mois qui viennent en Tunisie. Ce qui se passait dans ce pays, dont la population est particulièrement éduquée, aimable et civilisée était un immense gâchis. Au nom de la lutte hypothétique contre un intégrisme moyennageux qui n'existait pas en Tunisie, les occidentaux ont empêché l'émergence d'une vraie démocratie pluraliste dans le monde arabe. Désormais, il faut accompagner, à notre juste place, le processus politique tunisien. Ce que j'essaierai de faire ici même.
Dans l'esprit de ce que fut Bakchich, le site que j'ai créé avec Xavier Monnier et une "dream team" de forcados -hélas en liquidation-, je voudrais aussi sourire un peu en racontant les incroyables retournements d'un certain nombre de personnalités. La dernière en date qui frise l'obscénité est celle du producteur Tarek Ben Ammar, grand ami du régime Ben Ali et de "la Régente de Carthage", qui l'a autorisé à créer une télévision, qui ose proposer un péplum sur le jeune tunisien qui en s'immolant par le feu a déclenché l'embrasement qui devait conduire au départ de "Bac moins trois", le surnom donné à Ben Ali par le peuple. Monsieur Ben Ammar, vous auriez été inspiré de passer votre tour.